Nafy Ngom Keïta, directrice déchue de l’OFNAC / Une inspectrice de poigne éjectée pour excès de compétences !

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 27 Juillet 2016 à 11:16 modifié le Jeudi 28 Juillet 2016 11:10

L’éjection de madame Nafy Ngom Keïta de la tête de l’OFNAC a ceci de paradoxal qu’elle est sans doute l’événement politico-juridique le plus intéressant du moment pour ses implications morales insoupçonnées, mais aussi le plus banal, étant entendu que tout le monde le voyait venir depuis belle lurette.


Un célèbre dicton nous apprend qu’ " il y a loin de la coupe aux lèvres". Dans le domaine politique, cette vérité soutiendrait facilement un rapport d’équivalence avec l’apophtegme qui veut que  "les promesses des politiciens n’engagent que ceux qui y croient".

Entre les déclarations d’intention de ceux qui « courtisent » nos suffrages et les volte-face auxquelles ils les substituent, il y a une place infiniment vaste pour nombre de surprises qui heurtent la Décence et la Morale. Voyons donc.

La défenestration de madame Nafy Ngom Keïta après seulement un mandat à la tête de l’OFNAC est la preuve que la gouvernance vertueuse dont le président Macky Sall prétendait faire la clé de voûte de sa gouvernance n’était ni plus ni moins qu’une utopie démocratique conçue de toutes pièces pour ôter à priori toute possibilité  aux esprits critiques d’avoir un os à ronger.

En vérité, aujourd’hui, au regard de la régularité avec laquelle cette brave dame a été traînée dans la boue, calomniée, diabolisée, crucifiée à coups de dénigrements obscènes, on est fondé à croire que le système mis en place à la faveur de l’accession à la Magistrature suprême de Macky Sall est foncièrement allergique à la Droiture, à l’Objectivité et surtout à toute démarche porteuse d’inconvénients constructifs.

Pour éjecter cette courageuse femme d’Etat avec une telle promptitude et une telle flagrante inélégance, il a sans doute bien fallu identifier des points noirs dans sa façon de conduire la mission qui lui était dévolue.
En fait, Macky Sall et ses ouailles croyaient avoir promu un pantin, une marionnette, un agneau n’ayant une once de capacité de résistance. Une béni oui-oui, un faux loup qui hurlerait fort pour tromper les exigences de la "Galerie", mais à qui le grondement du Tonnerre imposerait silence, obéissance et souplesse absolue une fois la nuit tombée.
Or donc, Nafy est de la race des personnalités qui agissent exactement comme elles s’affichent sur l’écran de leurs prétentions éthiques, morales et principielles. En un mot, celle dont on voulait se jouer de la rigueur légendaire s’est très tôt révélée d’une imprévisibilité déroutante en soumettant les  "brebis galeuses" du Troupeau à rude épreuve.
C’est dire donc que Nafy Ngom Keïta  est entrée dans l’histoire en qualité de femme de poigne libérée pour excès de compétences (c’est du jamais vu !) de la plus haute et délicate des responsabilités en matière d’hygiène gouvernementale. Il est vrai que la nature, la composition ainsi que les conditions dans lesquelles elle a rendu public le dernier Rapport de l’Institution qu’elle dirigeait sont loin d’être étrangères à sa cavalière éjection.
On se souvient que les  "loups" qui y étaient épinglés ont hurlé si fort d’indignation que le " Macky " en a retenti de frayeur pendant des semaines.
Ce qui vient de se faire est donc, pour ainsi dire, le signe que le chef de l’Etat est résolument dans la dynamique d’être solidaire des « accusés ». Les raisons d’une telle inclination si mal placée sont évidemment diverses et nombreuses. Envers  certains, il est condamné à afficher une loyauté à toute épreuve, envers d’autres, il doit fermer les yeux, parce qu’ils représentent un poids électoral trop lourd pour qu’il puisse se permettre de regarder à la loupe les nuages noirs qui s’accumulent sur les registres de leurs bilans de gestion. Pour d’autres encore, le « Macky » se voit dans l’obligation d’ignorer leurs errements managériaux, au risque de s’exposer à leur rebuffade, et par conséquent, aux foudres de leur possible passage dans les rangs de « l’Ennemi ». Quoi qu’il en soit, le chef de l’Etat, en choisissant d’écarter de cette manière NNK de la Direction de l’OFNAC, donne à voir qu’il n’est pas encore prêt à punir des « bandits financiers » secrétés par sa propre formation. 
                   Quid de la nouvelle promue, Seynabou Ndiaye Diakhaté ?
Le peuple, évidemment, affiche la même présomption de compétence à son égard ; mais nul ne pourra, parallèlement, s’empêcher de se dire deux choses : elle est là avant tout pour casser à « Seck » un bois mort nommé « Idy » ; et aussi, qu’elle ne passera guère plus de temps à la tête de l’Institution si jamais elle s’aventure à faire preuve d’une gestion rigoriste et intransigeante. 
Il va falloir soit verser dans la complaisance, ou alors se préparer à périr sous le poids des ogres dévoreurs d’empêcheurs de tourner en rond, qui rôdent autour du « Macky ».  

Mamadou Ndiaye
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